Impact de l’accessibilité aux paris sportifs sur nos capacités de traitement de l’information.

Hyper-accessibilité des paris sportifs?

Les paris sportifs n’ont jamais été autant disponibles et faciles d’accès. Plus spécifiquement, par l’intermédiaire d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone, il est non-seulement possible de parier sur le résultat d’un grand nombre d’événements sportifs, mais également sur différents enchainements d’actions (par exemple, en football: l’équipe qui va marquer en premier, le nombre de buts qui va être inscrit durant le match, l’équipe qui va obtenir le prochain carton jaune, etc.). Les paris sportifs font également l’objet d’une campagne de publicité sans précédent. Nous parlons ici de dizaines de spots publicitaires diffusés durant l’événement sportif, et qui vous rappellent qu’il est non-seulement possible mais également très facile de réaliser un pari. Ainsi, des fans de sports qui, pour la plupart, n’auraient jamais « mis les pieds » dans un casino, se retrouvent avec une opportunité de jouer de l’argent tout en regardant leurs équipes et athlètes favoris et ce, sans bouger de leur salon.

Impact de l’accessibilité aux paris sportifs sur l’activité cérébrale

Cette hyper-accessibilité des paris sportifs pose une question fondamentale: en quoi l’ajout d’une composante de jeux d’argent modifie notre façon de regarder une compétition sportive?

Ce sujet a fait l’objet d’une récente recherche menée en collaboration entre l’Institut des Neurosciences de l’Université Libre de Bruxelles et le Département de Psychiatrie de l’Hôpital Universitaire de Gand. Dans cette étude de neuroimagerie fonctionnelle, nous avons observé davantage d’activité au sein du circuit cérébral de la récompense pour les matchs de football associés à une opportunité de parier. Ces résultats offrent donc une simulation précise de la manière dont l’accessibilité aux paris sportifs modifie nos capacités de traitement de l’information lorsque nous regardons des événements sportifs.

Un challenge pour les neurosciences sera maintenant d’identifier des marqueurs neurobiologiques qui permettront de discriminer des individus selon leurs rapport de consommation envers une conduite donnée (par exemple: non-consommateur, consommateur fréquent, consommateur « abstinent »). Ces questions sont importantes car, pour une majorité d’individus désireux de modérer ou arrêter la pratique de paris, le challenge sera de (ré)apprendre à regarder des événements sportifs sans parier d’argent.

Les paris sportifs, vous en pensez quoi?

Le Professeur Joël Billieux (Addictive and Compulsive Behaviour Labs) et Damien Brevers (PhD; Institut des Neurosciences de l’Université Libre de Bruxelles) mènent actuellement une étude qui a pour objectif d’examiner la perception des comportements des paris sportifs par la population générale et ce, par rapport aux autres types de conduites de jeux d’argent (poker, roulette,…) et consommation de substances (drogues, alcool, tabac).

Cette étude permettra d’augmenter nos connaissances sur l’opinion de la population par rapport à la pratique des paris sportifs (attractivité, dangerosité, fréquence) c’est-à-dire, une conduite qui n’a jamais été autant disponible et facile d’accès.

Le questionnaire est bien-sûr entièrement anonyme et reservé aux personne âgées de18 ans minimum. Celui-ci prend environ 10 minutes à remplir, et est disponible (anglais/français) via ce lien.

Au sujet de l’auteur:   

Damien Brevers, Docteur en Sciences Psychologiques et de l’Education est Chargé de Recherche au Fonds National de la Recherche Scientifique de Belgique (FNRS) et est chercheur au sein de l’Institut des Neurosciences de l’Université Libre de Bruxelles (UNI).

 

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