Robots sociaux d’assistance: comment sont-ils perçus par les personnes âgées?

 

L’Université du Luxembourg mène actuellement l’étude pilote ASRIF (Assistive Social Robot Impact on seniors’ Functionning) qui porte sur l’intérêt des personnes de 65 ans et plus pour les robots sociaux d’assistance. Cette étude prend place dans le cadre du projet FEELSAFE (financé par l’Université du Luxembourg) mené par le Dr. Mathilde Lamotte et dirigé par le Dr. Isabelle Tournier. L’étude ASRIF est faite en collaboration avec le Dr. Martine Hoffmann (RBS -Center fir Altersfroen) et la société LuxAI.

L’étude pilote ASRIF, soutenue par le laboratoire AI Robolab, cherche à mieux comprendre comment les robots sociaux d’assistance pourraient aider les personnes âgées dans leur vie de tous les jours.

Les nouvelles technologies comme une aide au quotidien pour les personnes âgées

Le vieillissement s’accompagne de changements qui peuvent réduire la qualité de vie, surtout à partir de 80 ans. Le risque de vivre seul augmente avec l’âge, notamment pour les femmes. Par exemple, chez les 80-84 ans, la moitié des femmes (51.2%) vivent seules contre seulement 20% des hommes (STATEC, 2013). Une conséquence directe de cela est un plus grand risque d’isolement social, moins d’aide pour la réalisation des activités quotidiennes et un plus grand sentiment d’insécurité (ex : chute, vol).

Ces risques sont aggravés par des changements physiques liés à l’âge (ex : baisse de la vision et de l’audition, moins d’endurance physique), ainsi que parfois par des changements cognitifs (ex : mémoire, langage), changements qui risquent de limiter la mobilité et les activités en dehors du domicile. Les amis, ainsi que les éventuels frères et sœurs, connaissent souvent les mêmes difficultés, ce qui rend les rencontres moins fréquentes. Les enfants sont souvent peu disponibles, notamment parce qu’ils travaillent encore ou doivent également s’occuper de leurs petits-enfants. Enfin, les contacts avec les voisins sont souvent limités, notamment en ville.

Les robots sociaux d’assistance pour préserver le bien-être

La solitude, le sentiment d’insécurité et la difficulté à réaliser correctement les activités du quotidien ont un impact très négatif sur le bien-être et augmentent fortement le risque que la personne âgée doive quitter son domicile pour aller vivre dans un établissement spécialisé. Or, les robots sociaux d’assistance pourraient être utiles à de nombreuses personnes, notamment les personnes âgées vivant seules, afin de réduire non seulement le sentiment d’isolement mais également les difficultés lors de certaines activités quotidiennes (se rappeler un rendez-vous, lancer un appel vidéo avec un proche, lire un document écrit trop petit, stimuler la mémoire, etc.).

 

L’étude pilote ASRIF

Cependant, les nouvelles technologies d’assistance quotidienne, dont font partie les robots sociaux d’assistance, sont généralement peu utilisées ou vite abandonnées par les personnes de 65 ans et plus. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que ces nouveaux outils technologiques sont souvent développés sans inclure les utilisateurs potentiels, c’est-à-dire sans les interroger sur leurs besoins et attentes concernant ces technologies.

L’objectif de notre étude est donc d’étudier l’intérêt des personnes âgées à utiliser un robot social d’assistance Connaître les attentes des personnes âgées concernant les robots d’assistance permettra de développer des robots (et plus largement des nouvelles technologies) répondant aux besoins et souhaits des utilisateurs, comme par exemple réduire leur sentiment de solitude, motiver à maintenir une activité physique suffisante ou bien encore entraîner les fonctions cognitives (ex. la mémoire, le langage). Pour les besoins de cette étude, nous avons fait appel au robot social QT qui est également utilisé dans une autre recherche menée au sein d’INSIDE (recherche visant à améliorer les compétences émotionnelles des enfants présentant un Trouble du Spectre Autistique).

Dans la cadre de notre étude, nous nous intéressons aux opinions, sentiments et attentes des personnes âgées vis-à-vis des robots sociaux, et cela avant et après avoir réalisé quelques exercices physiques et ludiques avec l’aide de QT. Nous cherchons notamment à savoir pour quelles activités du quotidien les robots sociaux sont perçus comme potentiellement utiles et comment les rendre plus adaptés à leurs attentes.

Une prochaine étape de cette étude va consister à tester l’intérêt et l’utilité potentielle des robots sociaux d’assistances pour les personnes âgées présentant des pathologies cognitives (ex : maladie d’Alzheimer) ainsi que pour leurs aidants professionnels (ex : aides-soignants, infirmiers).

L’objectif des outils technologiques d’assistance en général, et de QT en particulier, serait de permettre à la personne âgée de rester vivre chez elle plus longtemps, dans de meilleures conditions, et pour un coût financier plus faible que celui des centres accueillant les personnes âgées.

Nous sommes donc à la recherche de participant(e)s et qui souhaiteraient donner leur opinion sur l’utilisation des robots sociaux d’assistance pour améliorer la sécurité et le sentiment de sécurité à domicile.

 

Si vous êtes intéressé(e), merci de contacter le Dr. Mathilde Lamotte

Adresse email : mathilde.lamotte@uni.lu

 

Numéro de téléphone : (+352) 46 66 44 6373

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