Surdoses et inégalités sociales

Des chercheurs du Ministère de la Santé (Dr Alain Origer) et de l’Unité de recherche INSIDE, Institut Santé & Comportement (Pr. Michèle Baumann et son équipe) ont récemment publié dans la revue scientifique PLoS ONE, un article intitulé “A social gradient in fatal opioids and cocaine related overdoses ?” Sélectionné par un jury d’experts internationaux, cet article a été primé au Scientific Award 2016 dans le cadre de l’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction.

Cette publication fait partie d’un ensemble de travaux de recherche menés sur les liens qui existent entre la mortalité par surdose de drogues illicites et les inégalités socio-économiques chez les usagers de drogues au Luxembourg.

L’ouvrage ‘Surdoses et inégalités sociales’, paru aux Editions Academia, est l’aboutissement et la concrétisation des résultats de ce vaste programme d’études. La pierre angulaire de ce projet s’est appuyée sur les théories des inégalités sociales de santé, et en particulier sur celle du  gradient social selon laquelle plus un individu occupe une position socio-économique défavorable, plus il est en mauvaise santé. L’objectif a été d’analyser l’impact des inégalités sociales dans la survenue de surdoses chez les personnes consommant des drogues illicites, et le gradient social lié au risque de mortalité par surdose.

L’étude des trajectoires de 1.328 usagers de drogues au Grand-Duché a mis en évidence le fait que l’accumulation des désavantages socio-économiques que vivent ces personnes au quotidien, accroit chez eux de façon proportionnelle, leur probabilité de mortalité par surdose. Ceci confirme donc l’existence d’un gradient social associé à la mortalité par usage de drogues illicites.

L’analyse de ces trajectoires retracées sur 18 années et situées dans leur contexte socio-économique permet de comprendre que toute mesure, même isolée, qui vise à réduire les disparités sociales, peut avoir une retombée favorable (en termes d’années de survie) sur la population concernée, et cela en créant un mouvement qui va s’opposer à l’effet cumulatif dévastateur décrit précédemment.

Au-delà des actions visant la diminution des risques relatifs à l’usage des drogues illicites, les stratégies d’intervention devraient notamment mettre en place des mesures d’aide sociale et d’assistance éducative. Ces mesures visent non seulement à permettre une réintégration, mais également à répondre au but premier d’un programme de promotion de la santé qui est la réduction de la mortalité évitable.

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